Ce que coûte l’apprentissage du français par les étrangers
La nouvelle loi Sarkozy sur l’immigration incite les immigrés à apprendre notre langue mais ne précise pas combien cela va coûter, ni qui va payer.
Une enquête BVA publiée par Le Figaro du 10 mai le montre. Les Français plébiscitent massivement l’ensemble de la nouvelle loi Sarkozy sur l’immigration (adoptée par l’Assemblée le 17 mai). En particulier son volet consacré à l’apprentissage du français. A la question : Pensez-vous que le fait de n’accorder une carte de séjour à un étranger que s’il accepte de suivre une formation civique et un apprentissage du français est tout à fait justifié ou plutôt justifié », les Français répondent « oui » à 76 % (81 % chez les sympathisants de droite). Selon cette même enquête, ils sont 60 % ne pas être satisfaits des règles fixées jusqu’à présent pour encadrer l’immigration (56 % parmi les sympathisants de gauche). L’adhésion transcende largement les clivages politiques. Plus inattendu encore : elle se retrouve dans toutes les classes d’âge, souligne Jérôme Sainte-Marie, directeur du pôle Opinion de BVA dans Le Figaro.
Le temps de l’angélisme est révolu. L’époque où l’on hurlait extrême droite ! » Dès qu’un homme politique osait murmurer le mot « immigration » est derrière nous. Bonne nouvelle ! Tout le monde ou presque, aujourd’hui, est d’accord pour dire que la situation actuelle est inacceptable, que la solidarité avec les plus démunis n’exclut pas une certaine fermeté, et qu’inciter les étrangers à mieux s’insérer dans notre société, notamment par l’apprentissage du français, est en soi une bonne idée. Pour les Français comme pour les étrangers.
Là où les choses se corsent, c’est quand on aborde la question des moyens.
Car si l’on veut que les étrangers parlent français, il faut le leur apprendre. Comment ?
En leur donnant des cours. Des cours payants ou – des cours gratuits ? Et s’ils sont – payants, combien cela coûtera t il ? Qui les donnera ? Et qui paiera ? Ces questions se posent avec d’autant plus d’acuité que les étrangers – ou les Français d’origine étrangère, ce qui revient au même – se sont peu à peu constitués en ghettos dans les « cités », où par définition ils restent entre eux et ne parlent pas le français.
Les cours d’apprentissage de français pour les migrants existent depuis fort longtemps. Depuis l’explosion de l’immigration, notamment due au regroupement familial (1974), ils ont augmenté très sensiblement. Jusqu’ici ils étaient proposés aux immigrés récents par des associations de quartiers, laïques ou religieuses, et des bénévoles.
Désormais, la loi sur l’immigration rend obligatoire la maîtrise de la langue française pour obtenir un titre de séjour. Seuls les détenteurs d’un « diplôme initial de langue française » (DILF) pourront bénéficier d’une carte de résident de dix ans. C’est ce que la loi appelle le « contrat d’intégration », qui comprend, en outre, une formation civique.
La plupart des cours donnés aux étrangers sont dispensés par des associations loi de 1901, explique-t-on au Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD), l’établissement public qui en finance une partie. Des associations sérieuses, as-sure-t-on : « Cela fait cinquante ans que nous nous intéressons au secteur. Nous finançons non seulement des associations, mais des formations pour les formateurs. Nous vérifions que les associations correspondent aux normes en vigueur. Et nous réalisons régulièrement des audits. S’il y a un mouton noir, cela se sait très vite », explique Kamel Benamra, directeur de la formation et de l’emploi du FASILD.
Ces organismes sont sélectionnés par la procédure classique d’appels d’offres. Sont choisis des organismes privés, du plus petit au plus important, pour une durée de trois ans, renouvelable chaque année. Leurs cours s’adressent principalement aux « primo-arrivants » (toute personne qui vient en France pour une durée au moins égale à un an). Pour la plupart ce sont des gens venant d’Asie (Turquie, Sri Lanka, Sud-est asiatique), les Africains (Maghreb et Afrique noire) parlant en général mieux le français.
Combien les étrangers suivent-ils d’heures de cours ? Le migrant, lorsqu’il arrive sur le sol français, est en principe reçu par l’Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrations (ANAEM, ex-Office des migrations internationales). Ensemble, ils conviennent d’un nombre d’heures nécessaires, en fonction du niveau de langue du migrant. Ce dernier suivra, en moyenne, 380 heures (cela peut aller jusqu’au maximum de 500). Ce qui peut sembler beaucoup. Mais ces cours s’adressent à des adultes – les enfants seront alphabétisés par l’école – et chacun sait que l’apprentissage d’une langue, passé un certain âge, demande du temps.
Combien ces cours coûtent-ils ? Difficile de donner des chiffres, remarque-t-on au FASILD, puisque c’est un des éléments à partir desquels on choisit l’organisme par appel d’offres. Mais on sait que la moyenne des cours coûte entre 5 et 10 euros de l’heure par élève, à la charge de l’association financée par le FASILD. Quant au nombre de personnes qui en bénéficient, le FASILD affirme ne pas détenir de statistiques fiables. Le ministère de l’Intérieur non plus. Actuellement, on estime à 25 à 30 % le nombre de primo-arrivants qui suivent ces cours, soit
60 000 personnes environ (si l’on admet le chiffre de 250 000 étrangers entrant chaque année en France). Un tiers du budget du FASILD (180 millions d’euros environ) est consacré à l’apprentissage de la langue française. À quoi il faut ajouter les fonds européens et le soutien financier qu’apportent les 22 conseils régionaux à des associations locales d’insertion.
Avec l’adoption de la loi Sarkozy, ces aides vont mécaniquement augmenter. Dans quelles proportions ? Là encore, difficile de répondre. D’une part parce qu’on ne sait pas le nombre exact d’étrangers qui choisiront d’en bénéficier. D’autre part et surtout parce qu’on ne peut pas savoir à l’avance quelles seront les conséquences de cette mesure. Pétrie de bonnes intentions et destinée à faire face à la situation présente, elle risque d’avoir comme effet d’encourager l’immigration. De jouer en quelque sorte un rôle d’aspirateur des populations pauvres du tiers-monde. Les spécialistes des phénomènes migratoires le savent : dès qu’un pays « riche » envoie un signe de fermeté (renforcement de la loi, augmentation des contrôles…), il est immédiatement compris par les candidats au départ dans les pays d’émigration. Et le reflux se fait très vite sentir. Qu’un signe de laxisme se fasse sentir (régularisation massive, avantages accordés) et les étrangers affluent, rendant encore plus difficile une intégration déjà en panne. Autrement dit, on aurait contribué à aggraver la question de l’immigration, au lieu de la régler. En toute bonne conscience.
Il est normal que pour être intégré au milieu d’une population d’un pays on sache un peu la langue du pays. Nos voisins font la même chose (Hollande, Suisse et d’autres) Au début du siècle les migrants à travers le monde adoptaient également les prénoms locaux. Nous devons maintenant nous adapter aux personnes qui arrivent chez nous et les politiques trouvent cela normal.Comment voulez-vous que nous puissions respecter les politiques alors que ceux ci ne respectent pas notre pays. La France est ouvert à tous . Mais il faut aimer notre pays pour s’y intégrer , donc adopter notre histoire et nos coutûmes. Les services d’immigrations devraient organiser des cours de langues. Il ne s’agit pas de transformer les étrangers en prof de littérature mais de les aider à sortir de chez eux, surtout les femmes, afin qu’elles puissent aider leurs enfants scolarisés
C’est l’immigrant qui doit se charger d’apprendre le français. D’ailleurs c’est son choix de venir en France et pas le choix du contribuable français. Qu’il (ou elle) se démerde pour apprendre le français.
Mariana Bell (immigrante et contribuable)
Encore une fois, on ne peut que constater l’incompétence de l´Etat en terme de gestion.
Uniquement des statistiques, jamais de chiffre réel.
Les entreprises qui envoient leurs expatriés à l’étranger, prennent très souvent en charge, l’apprentissage de la langue du pays d’accueil pour l’expatrié et son épouse. Sauf pour les enfants qui sont très souvent scolarisés dans une école, ou la langue du pays est enseignée.
Ceux qui ne peuvent bénéficier de cette formation, apprennent seuls la langue (associations ou autres).
C’est avant tout un devoir d’intégration, car la langue permet de découvrir la culture et les lois d’un autre pays.
De plus, je peux dire qu’étant expatriée, on ne se pose pas de questions, c’est un réflexe automatique.
Vu, que l’on n’est pas capable de comptabiliser correctement l’immigration naturelle, il faudrait que tout immigrant soit inscrit en mairie et répertorié en fonction de sa formation, et tous ces chiffres devraient être envoyés au ministère de l’intérieur, afin que lui seul, puisse autoriser la prise en charge ou non des apprentissages.
On a un emploi en arrivant en France, obligation d’apprendre le francais, à la condition d’être inscrit en mairie, après que le Minitère de lIntérieur ait validé la demande.
A cette loi sur l’immigration, il faudrait avant d’inscrire des enfants à l’école, que le type de démarche citée ci-dessus soit utilisée.
En supprimant toutes ces associations et commissions inutiles, il faudrait revoir le financement d' »accueil » de l’immigration.
Pour comptabiliser, il faut des règles strictes, sans ambiguité, avec très peu d’interlocuteurs.
Autrement, les organismes de formation de « apprentissages des langues pour l’immigration » vont fleurir. Et encore sur le dos du contribuable.
Il faut une immigration Choisie et totalement contrôlée de A à Z.
Il y a beaucoup de fonctionnaires inutilisés, à en croire les constats de la Cour des Comptes. Alors, utilisons-les.
A quand une gestion rigoureuse de l’Etat sur l’utilisation des fonctionnaires et sur l’argent des contribuables ?
Je ne connais aucune entreprise, qui sans gestion, ne dépose son bilan.