15 milliards d’économies sur le budget 2018 ? L’économiste Philippe Herlin dénonce la « magouille » du gouvernement

→ Le gouvernement a présenté son budget 2018, le 27 septembre dernier, et va le défendre à compter de ce 17 octobre devant les députés. Quelle est votre réaction aux mesures annoncées ?
On peut commencer par les bonnes nouvelles car il y en a quand même : 10 milliards de baisses d’impôts. On ne va pas se plaindre : 6 milliards pour les ménages, 4 milliards pour les entreprises.
En ce qui concerne les ménages, il s’agit de la réforme de l’ISF, l’impôt sur la fortune, qui va exclure les valeurs mobilières. Même si on préfèrerait que l’ISF disparaisse complétement, il faut quand même se féliciter de cette avancée. La disparition des valeurs mobilières, des actions, du champ de l’ISF va être un bon booster pour l’investissement dans les entreprises.
L’autre élément de baisse des impôts pour les ménages, c’est la réduction importante de la taxe d’habitation. En revanche, pour moi, c’est une réforme négative car elle conduit à une recentralisation des dépenses de l’État, et diminue la responsabilisation des collectivités locales.
Et puis ce n’est pas un impôt très incitatif. Si on diminue l’impôt sur le revenu, les gens ont tendance à travailler plus pour gagner plus, mais si l’on supprime ou diminue la taxe d’habitation, les gens ne vont pas revendre leur maison pour en acheter une plus grande. Il n’y a pas un effet très incitatif mais juste un effet d’aubaine qui va se traduire par une hausse de la consommation, ce qui ne sera pas forcément très positif pour l’économie.
En ce qui concerne les entreprises, la baisse de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur les bénéficies, est une bonne chose qui peut renforcer la capacité des entreprises françaises à investir.
→ La communication gouvernementale a vendu aux Français 15 milliards d’économies sur le budget 2018. Qu’en est-il réellement ?
Il faut dénoncer cette magouille. Le chiffre de 15 milliards d’économies circule dans les médias. Il faut savoir que ce chiffre est faux. En valeur absolue les dépenses de l’État ne baissent pas, elles augmentent même de quelques milliards [de 7 milliards d’euros, NDLR].
Comment la communication gouvernementale arrive à sortir ce chiffre des 15 milliards ? En fait, les dépenses augmentent moins vite que prévu et le calcul se fait par rapport au PIB. Et comme le PIB devrait augmenter de 1,7 % selon les prévisions de l’INSEE (ce qui est un taux plutôt bon par rapport aux années précédentes), globalement, le rapport dépenses publiques sur PIB diminue de 15 milliards.
« Les dépenses augmentent un peu moins vite que prévu. Mais ce n’est pas du tout 15 milliards d’économies »
Mais il faut que les choses soient claires, cela veut seulement dire que les dépenses augmentent un peu moins vite que prévu. Mais ce n’est pas du tout 15 milliards d’économies.
Il faut dénoncer cette communication fallacieuse pour dire que, malheureusement, et comme c’est le cas depuis 1974 – dernier budget à l’équilibre en France – les dépenses publiques ne cessent d’augmenter et le déficit de l’État ne cesse d’augmenter.
→ Le déficit de l’État est abyssal et ne cesse de se creuser. 69 milliards d’euros en 2016, 76 milliards d’euros en 2017, 83 milliards d’euros en 2018.
Il y a là aussi un effet de communication dont il faut vraiment se départir : on parle toujours du déficit par rapport au PIB. Mais le PIB, ce ne sont pas les recettes de l’État, le PIB c’est la valeur ajoutée créée par les entreprises dans une année et qui sert ensuite à payer les salariés, à rémunérer les actionnaires et puis à payer les impôts, aussi…
« Quand on fait un budget, il faut comparer les dépenses et les recettes, c’est ce que fait un ménage ou une entreprise »
Quand on fait un budget, il faut comparer les dépenses et les recettes, c’est ce que fait un ménage ou une entreprise. Et quand on regarde, de ce point de vue-là, on constate que les différences entre les dépenses et les recettes de l’État sont de l’ordre de 20% depuis plusieurs années.
Imaginez un ménage ou une entreprise dont les dépenses excèdent les recettes de l’ordre de 20 %, c’est une situation qui est qualifiée de catastrophique, à juste titre. Et en règle générale, ça ne peut pas durer très longtemps…
→ Dans votre étude « 50 milliards d’euros d’économies sur le budget 2018, c’est possible ! », vous chiffrez le rapport du déficit aux recettes de 30,5 % pour 2016.
Effectivement, 20%, c’est une tendance moyenne sur la longue durée, mais ces dernières années avec la dégradation de comptes, c’est même 30%. Et c’est de cette façon-là qu’il faut lire le budget.
Même si on arrive à passer en dessous des fameux 3% du PIB de déficit (c’est ce qui est prévu pour le budget 2018), cela correspondra toujours à une différence entre les dépenses et les recettes extrêmement importante. On donne l’impression qu’on sera tranquille, une fois sous les 3%, qu’il n’y aura plus d’efforts à faire.
Non, il faudra continuer les efforts : car pendant ce temps-là, la dette augmente, et dans les années qui viennent, les taux d’intérêt risquent d’être à la hausse, ce qui fera peser une charge extrêmement lourde sur le budget.
→ Le gouvernement entend faire passer le pays sous la barre des 3% de déficit, mais sans réduire pour autant les dépenses publiques. Est-ce à dire que le gouvernement va avoir recours à une nouvelle ponction fiscale ?
Non, mais il va utiliser une autre astuce qui reviendra au même. Regardons les chiffres, le projet de budget 2018 prévoit une hausse du déficit de l’État à 83 milliards d’euros et, en même temps, le passage sous les 3% de déficit exigé par les critères de Maastricht. Si l’on prend le PIB de 2016, c’est-à-dire 2228,9 milliards d’euros, 3% de cette somme donne 66,8 milliards d’euros. Comment se retrouver sous ces 3% avec un budget de l’État en déficit de 83 milliards ?
L’explication tient au fait que les critères de Maastricht considèrent l’ensemble des déficits publics, celui de l’État, mais aussi des ODAC (Organismes Divers d’Administration Centrale), les collectivités locales et la Sécurité sociale. Et le projet de budget prévoit que les ODAC actuellement en léger déficit parviendront à l’équilibre, que les collectivités locales resteront dans le vert et, surtout, que la Sécurité sociale va générer un excédent à hauteur de 0,5% du PIB soit 11 milliards d’euros.
C’est ce que montre ce graphique tiré du bulletin mensuel de septembre de l’Agence Française du Trésor.
Quand on voit comment les collectivités locales renâclent face aux diminutions des reversements de l’État, et qu’elles n’engagent aucune réduction de leur train de vie, on se dit que leur maintien dans le vert se fera par des augmentations d’impôts locaux…
Quant à la Sécurité sociale, irréformable et dépensière, on se doute que cet excédent se fera par un accroissement des déremboursements, et donc une augmentation des frais de santé à payer par les particuliers.
Ainsi, le retour sous la barre des 3% ne se fait pas par une diminution des dépenses publiques mais au final par une sollicitation supplémentaire des Français…
Propos recueillis par Jean-Baptiste Leon
Philippe Herlin est l’auteur pour Contribuables Associés de l’étude « 50 milliards d’euros d’économies sur le budget 2018, c’est possible ! » Vous pouvez la commander en ligne ici (frais de port gratuits).
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Philippe Herlin est économiste et Docteur en économie du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Il a publié aux Éditions Eyrolles Finance, le nouveau paradigme (2010), Repenser l’économie (2012), France, la faillite ? (2010, 2012), L’or, un placement d’avenir (2012, 2017), La révolution du bitcoin (2013), (2015). Il a obtenu le Prix spécial du Jury du Prix Turgot 2011 pour son premier ouvrage. Il se reconnaît dans l’école autrichienne (Hayek) et dans les penseurs du risque extrême comme Benoît Mandelbrot (l’inventeur des fractales) et Nassim Taleb (l’auteur du Cygne noir). Il est aussi chroniqueur à GoldBroker.com et à Economie Matin, et il intervient régulièrement dans les médias. Son site : www.philippeherlin.com
Bravo! C’est clair, et hélas vrai: il n’y a aucunement baisse des dépenses publiques, et la norme de déficit n’est tenue qu’en espérant que les autres seront plus raisonnables.
Et la remarque sur la baisse des impôts locaux est ,à mon avis , totalement fondée: ce n’est pas en centralisant , en privant les collectivités locales de ressources propres, que l’on améliorera la gestion de ce pays miné par le corporatisme et la centralisation. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille continuer à gérer communes et autres comme cela se fait aujourd’hui, loin de là! Et d’abord faudrait il avoir le courage de définir des critères efficaces, et publics, pour la distribution des fonds de péréquation. Et faire un peu de démocratie locale, j’en rêve.
Mais inutile d’espérer une baisse réelle de la masse salariale de l’état ,ni des autres: il faut d’abord, réduire le périmètre d’intervention de la puissance publique, et en finir avec le monolithisme intellectuel : nous devons être le seul pays non communiste, qui ne sait pas autoriser une expérimentation locale et la laisser faire tache d’huile en cas de réussite, à croire que la haute administration a ,ici, le monopole du savoir. Et l’on s’étonne que les français soient grognons!
Un petit reproche :il faut marteler partout cette vérité, toute hausse du pouvoir d’achat se traduit par une hausse, quasi identique, de nos déficits extérieurs tant notre industrie ne fabrique plus ce que nous achetons. Keynes n’aurait jamais fait de la relance interne ,ici!
Merci pour votre commentaire @reiller
Pas de quoi; je n’ai pas fait pire que d’habitude.
C’est la fuite en avant, la situation est irréversible sauf par une révolution, il y a beaucoup trop d’improductif
Il vaudrait mieux prendre conscience de la réalité, et y faire face.
Par exemple en expliquant le plus largement possible que toute amélioration de notre pouvoir d’achat se traduit par des achats de matériels électroniques, de meubles, d’habits, tous fabriqués à l’étranger , comme chacun peut le constater. Il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que les politiques qui s’engagent dans cette voie, ne cherchent que leur maintient au pouvoir. Mais il n’est bien compliqué non plus de comprendre que faire des niches fiscales pour isoler les maisons à Nice est complétement stupide.
Un minimum d’esprit critique et de réflexion suffirait.
F. De Closets il y a déjà bien longtemps a dans les médias avancé l’idée que définir les dettes de l’état en pourcentage par rapport au PIB n’était pas d’une pertinence transcendante.
Pour lui et pour moi aussi, définir les dettes de l’état devrait se faire tout bêtement comme pour chaque ménage ou chaque entreprise, savoir montant des dettes ou des pertes par rapport aux recettes.
Ce qui donne pour l’état à la louche (pour les besoins de la démonstration on n’est pas à quelques milliards près) : recettes annuelles = 300 milliards €, dépenses annuelles = 370 milliards €, déficit ou perte d’exercice = 70 milliards €.. annuels, soit 23 % financés à coup d’emprunts.
Et ça dure comme ça depuis des lustres. Comme le dit Ph. Herlin quel ménage, quelle entreprise pourrait se permettre ce régime au delà de quelques années.
Résultat des courses au bout de 40 ans d’incurie des gouvernants : 2 300 milliards de dettes publiques dont pratiquement 90 % au titre des déficits publics d’état accumulés. Et c’est vrai ça n’est pas près de s’arrêter. Et tout le monde s’en fout sauf quelques esprits critiques cornérisés. Avez vous entendu E. Macron évoquer ce sujet il y a 2 jours ?
En fait la devise du pays devrait être : après moi le déluge !
On fait bien trop d’honneur à nos gouvernants nationaux qui nous ont concocté ce cocktail explosif en leur déroulant le tapis rouge partout où ils vont.
Nos gouvernants sont de fieffés menteurs, mais nos médias les aident beaucoup. Car enfin cette manière fallacieuse de faire des économies par rapport à une référence que chacun invente pour l’occasion n’est pas nouvelle: le gouvernement précédent ne prenait même pas la peine de caler sa référence par rapport au PIB! Je ne connais que les régimes autoritaires pour induire ainsi ,et en permanence, le peuple en erreur. Souvenez vous d’un certain Mitterrand qui vantait haut et fort ,les mérites de l’ambiguïté, ce qui n’a choqué personne.
Votre proposition ne permet pas de travestir la réalité, elle est donc obscène ici même pour un président dont le programme était de nous sortir de cette ornière.
C’est sur, annoncer 3% de déficit plutôt que 23%, ça fait une sacrée différence. Ca passe mieux auprès des français qui ne vont pas chercher la petite bête.
Et encore, leur annoncerait-on 23% de déficit annuel récurrent qu’ils ne bougeraient peut être pas plus le petit doigt, gavés qu’ils sont comme vous le dites de journalisme consensuel et bien pensant !
La dette, bon, ben oui mettons, d’accord, OK c’est un problème, … et point à la ligne. Ca fait généralement trente secondes dans les émissions politiques non thématiques. Voilà la tendance actuelle par laquelle on considère le problème. La tendance c’est : parlons plutôt de la dernière petite phrase croustillante dont on est sur qu’elle va faire monter en température les intervenants et gonfler l’audimat.
Nous sommes quelque part en régime autoritaire. D’un autoritarisme soft, mu par la pensée dominante du système médiatique, qui en croque (cf le subventions à la presse) … et qui n’a pas intérêt à casser le jouet.
L’absence d’évocation du sujet de la dette publique pendant la campagne présidentielle en est une démonstration criante.
@ jamas.
Nous sommes effectivement dans un régime autoritaire, qui se cache sous les apparences de la démocratie .Reste à comprendre pourquoi ce peuple plutôt orgueilleux accepte ce joug, qui ne se donne même pas la peine de paraître raisonnable.
Il y a les passions tristes de Macron; et il a bien raison: envie et jalousie nous minent, et l’idéologie de la lutte des classes, des corporations,…nous interdit de faire société. C’est d’un archaïsme désespérant, et un handicap sévère dans un monde ouvert. Mais sans doute les politiques devraient ils battre leur coulpe en public tant leurs discours, et celui de Mr Macron aussi, poussent à ce crime. Mais l’école aussi fait des ravages.
Et puis il y a nos syndicats ,émanations non des lieux de travail, mais des lieux de pouvoir parisien, comme dans les pays communistes. Difficile de vivre un compromis social ouvert et dynamique dans ces conditions.
Et puis ,je l’ai souvent dit ici, il y a ce passé glorieux d’avant 1960 où nos services publics ont été au service des français grâce à une CGT qui à l’époque ne pensait qu’investissement ,croissance, etc…On a soigneusement caché à la population que cette époque est révolue et bien des gens croient encore en la perfection des services, ou espèrent le retour de ce passé , dont j’ai toujours dit qu’il ne pouvait durer. Nos services publics sont redevenus normaux, ingérables et auto suffisants. Et c’est normal :des politiques élus pour 5 ans ne peuvent s’imposer bons PDG de services éternels; c’est pourtant leur prétention officielle, et notre organisation républicaine.
J’ai téléchargé l’étude de Ph. Herlin. Pas tout lu, mais sur ce que j’ai lu c’est clair et concis. Chaque français intéressé par les affaires publiques (c’est à dire tout le monde dans l’absolu) devrait parcourir ce document pour se rendre compte à quel point ces sont les pesanteurs et les inerties de ceux qui profitent du système qui font que rien ne bouge. Nos milliards €. de dettes publiques ne sont pas là par hasard. Il y a des mains intéressées derrière.
Et le chiffre de 30 % de déficit annuel sur recettes est effectivement le plus parlant .
J’avançais personnellement le ratio de déficit de 23 % sur recettes mais je suis en fait en dessous de la réalité, puisque qu’il y a les recettes du budget général de l’état (en gros 230 milliards €. annuels) et le budget au grand large du fait des recettes effectuées pour le compte des collectivités territoriales et de l’Europe (en gros 300 milliards E. annuels).
Donc on a un déficit un état qui fait un déficit récurrent d’environ 30% chaque année. Et on nous parle de 3% de déficit sur PIB (concept assez technico-fumeux qui ne parle pas au français moyen).
Ca fait »fois 10 » comme on dit parfois.
Du logos ou de la manière de s’en servir pour leurrer les gens !
@ Jamas.
Je lis qu’un repaire de hauts fonctionnaires propose de nationaliser tous les terrains construits pour éponger la dette!
Comme au bon vieux temps des kolkhozes et soviets….Et puis pour » éponger » il faudrait les vendre après les avoir volés.
Ils ne seront pas tous mis à la retraite: le problème est là.
J’ai vaguement entendu quelque chose d’équivalent sur BFM radio : on préempterait le foncier privé pour gager nos dettes publiques, quelque chose dans le genre. Mouais, à mon sens pas très réaliste, la cour européenne des droits de l’homme interviendrait vite à mon humble avis, elle ne rigole pas avec le droit de la propriété individuelle. Et là j’encenserais l’Europe. Peut être un peu plus réaliste, la mise sous séquestre des avoirs bancaires des français au dessus de 100 000 €. tous comptes cumulés et par banque. Je pense que des scénarii existent dans ce sens dans les cartons, à Bercy.
Encore un peu plus réaliste à mon sens mais les français n’en veulent pas : le retour à la monnaie nationale, l’encadrement de la hausse des prix pour créer une inflation maitrisée (5, 6, 7%) via la bonne vieille planche à billets, et aussi la renégociation incitative des emprunts publics. Enfin, ceux qui sont au dessus de 3%, parce que les emprunts à 1,xxx%, voire en dessous de 0% pour les taux négatifs, là ,il n’y a pas grand chose à renégocier.
Pas très réaliste ,mais sorti de France stratégie, que nous payons fort cher!
Ce qui me choque le plus est qu’ils y aient pensé, comme si l’administration ne songeait qu’à sucer, jusqu’à la dernière goutte, le sang de celui qui la fait vivre; et vous avez raison seule l’Europe nous défendrait. Ce nouveau président est décidément bien décevant!
Vous avez raison, là, on dépense de l’argent public à financer des structures de têtes pensantes pour échafauder des solutions »abacadrabantesques » pour rappeler quelqu’un.
-Un : ces gens inventent des solutions irréalistes pour ne pas voir notre propre incurie, c’est à dire le nez au milieu de la figure.
-Deux : plus c’est »inventif », plus ça demande un travail pointu, et donc plus ça coûte.
-Trois : on paie pour ça avec de l’argent public, qu’on emprunte en partie.
-Quatre : plus on s’endette et plus il faut imaginer des stratégies abra…machin sophistiquées.
@ Jamas. Que nos administrations se comportent en parasite fou, je peux le comprendre; mais que nos politiques et représentants élus n’aient pas la capacité de mettre ces services hors d’état de nuire, est totalement contradictoire avec l’idée même de démocratie. Là est pour moi le problème. Et c’est cela qu’il faut résoudre..
Je ne résiste pas à vous dire ce que je pense de l’ISF PME. L’administration veut faire se rencontrer le contribuable lambda et des entreprises inconnues; il faut un intermédiaire, c’est évident. Donc les banques vendent des SICAV idoines. Quoi leur interdit de gérer ses paniers d’actions au mieux de l’intérêt de la banque, qui vendra trop tôt les PME en succès, et fera rentrer dans le fond de placement les PME sur lesquelles elle a misé auparavant et dont elle doute aujourd’hui. C’est si tentant! Et j’ai du mal à croire que nos représentants n’ont pas compris le piège à contribuables. Pourtant on se désole de la disparition de cette niche, et on veut la ressusciter ailleurs! Plus étrange des gens qui se disent de gauche, s’opposent fermement à ce que des riches investissent à la place de l’épargnant lambda, car ils risquent de devenir encore plus riches…s’ils ne se cassent pas la figure.
Pour les politiciens, d’accord avec vous. Ils ont en fait perdu le -penser par soi-même-, béquille indispensable du bon sens commun, dont ils n’auraient jamais du se départir et qu’ils ont confié à des batteries de conseillers-machins en tous genre, des gens à l’affût qui ont bien flairé la ressource publique pour leur compte d’abord.
Pour l’ISF PME, ce que vous nous dites, c’est un peu l’histoire des subprimes…
@ C.A. supprimer du post ci-dessus :
»-Trois : et par dessus le marché on fait des dettes
Mais si c’est pou »
Merci
@ Jamas.
Ce que j’en dit me parait totalement vraisemblable; comme on a vendu aux français des immeubles impossibles à louer, sous prétexte de réduction fiscale avec obligation de louer!
En tous cas personne ne me fera « profiter » de ce type de niches fiscales.
@ Jamas.
Vous parlez de » penser par soi même »,je fais une analyse très proche. A force de regarder ces textes curieux que nous pond notre gouvernement, j’en arrive à me dire que ces textes sont écrits par les lobbys, promoteurs immobiliers, banques, syndicats professionnels, etc…,et que ce n’est même plus la technostructure bureaucratique qui est à l’œuvre. Ce qui à la lumière de mon expérience professionnelle n’est pas impossible: j’ai vécu bien des situations d’impuissance interne aux services de l’état:
parce qu’il est plus facile de faire dans son coin que de parler au service d’à coté, ou pire à un prestataire privé,
parce que la guerre de position aux frontières des corps et services , permanente ,conduit inévitablement à des polémiques totalement déconnectées du réel, mais fort couteuses en énergie,
Parce qu’ une sorte de hiérarchie des services, qui tient beaucoup à la proximité avec les ministères, fait qu’il ne faut pas poser de questions indiscrètes, même sur des sujets totalement factuels, comme le contenu d’une série d’essais,
parce que enfin, donner un ordre, ou pire vérifier son exécution, est un crime de lèse majesté!
J’ai en besace une belle série d’exemple concrets, dont le plus récent est celui ci: m’étant fait gauler par les impôts, j’ai vérifié le texte en cause; ce texte, la notice simplifiée que l’on nous distribuait à tous, était incohérent, non relu. J’ai vérifié l’année suivante qu’il ne ferait plus de victimes sur le point précis en cause.