Diminuer les impôts pour réduire le déficit budgétaire, une politique paradoxale choisie par John F. Kennedy
Le paradoxe est facile à expliquer. Il suffit de relire quelques textes de JFK, rassemblées dans un ouvrage publié aux Etats-Unis en 2004 par William Federer « Histoire intéressante de la fiscalité américaine » (on peut trouver d’autres citations sur le site de l’IREF www.irefeurope.org).
« Vérités paradoxales : les taux d’imposition sont trop élevés, et les revenus fiscaux sont trop bas, de sorte que le moyen le plus sûr d’accroître ceux-ci est d’abaisser ceux-là. Baisser les impôts maintenant ce n’est pas risquer un déficit du budget, c’est bâtir une économie la plus prospère et la plus dynamique, de nature à nous valoir un budget en excédent ».
John F. Kennedy, 20 novembre 1962, conférence de presse du Président
« Une baisse des impôts signifie un revenu plus élevé pour les familles, et des profits plus importants pour les entreprises, et un budget fédéral en équilibre. Chaque contribuable et sa famille auront davantage d’argent disponible après impôt pour s’acheter une nouvelle voiture, une nouvelle maison, de nouveaux équipements, pour la formation et l’investissement. Chaque chef d’entreprise peut garder à sa disposition un pourcentage plus élevé de ses profits pour accroître ses fonds propres ou pour mettre en œuvre l’expansion ou l’amélioration de son affaire. Et quand le revenu national est en croissance, le gouvernement fédéral, en fin de compte, se retrouvera avec des recettes accrues ».
John F. Kennedy, 18 septembre 1963, message à la nation radiodiffusé et télévisé sur un projet de loi de réduction des impôts.
« Notre système fiscal aspire dans le secteur privé de l’économie une trop grande part du pouvoir d’achat des ménages et des entreprise, et réduit l’incitation au risque, à l’investissement et à l’effort – et par là même il tue dans l’œuf nos recettes et étouffe notre taux de croissance national ».
John F. Kennedy, 24 janvier 1963, message au Congrès sur la réforme fiscale et la réduction des impôts.
« Chaque dollar soustrait à l’impôt, qui est dépensé ou investi, créera un nouvel emploi et un nouveau salaire. Et ces nouveaux emplois et salaires créeront d’autres emplois et d’autres salaires, et plus de clients, et plus de croissance pour une économie américaine en pleine expansion ».
John F. Kennedy, 13 août 1962, rapport radiodiffusé et télévisé sur l’état de l’économie nationale.
Ces évidences n’apparaissent pas aux yeux de nos hommes politiques. On n’imagine pas chez nous une autre politique que celle d’augmenter les impôts pour réduire les déficits. C’est vrai aujourd’hui, et cela s’est même produit lorsque le très libéral Ministre des Finances Alain Madelin est arrivé à Bercy en 1995, se hâtant de porter le taux de TVA à 19,6%. « A Bercy, on ne croit pas à l’effet Laffer ». Bercy est sans doute dépositaire d’un trésor de science et d’expérience qui l’autorise à nier le bon sens et les lois de l’économie.
A la veille d’une année qui s’annonce comme celle de la fiscalité, et dans un contexte de déficit budgétaire et de dette publique, il serait bon de diminuer drastiquement la pression fiscale, au lieu de l’augmenter comme cela se fait au prétexte de faire des économies. Faire des économies, c’est réduire la voilure de l’Etat et des services publics. Accroître les recettes fiscales c’est diminuer les taux et la progressivité des impôts.
Article extrait du site libres.org