JO 2024 à Paris : les exemples grec et brésilien ne donnent pas envie…
Alors que la maire Anne Hidalgo, soutenue par le Président de la République, souhaitent la candidature de Paris aux JO 2024. On ne peut que s’interroger devant l’exemple brésilien : des stades vides, laissés à l’abandon, couverts de détritus…
Mais, il n’y a pas que le Brésil. Comme nous le disions dans les Enquêtes du contribuable, la piscine olympique des JO d’Athènes est aujourd’hui totalement à l’abandon !
En France, l’État va débourser des milliards d’euros pour un mois de compétition de sport business. Qu’en restera-t-il pour les Parisiens, si ce n’est le souvenir d’un gigantesque gaspillage payé par nos impôts ?
Londres, lors de sa sélection en 2005, prévoyait un budget total de 4,8 milliards d’euros. Au final, le coût a été de 15,8 milliards d’euros.
En Russie, le budget des Jeux d’hiver de 2014 à Sotchi est passé de 8,5 milliards de dollars en 2007 à 33 milliards de dollars en 2014, un quasi-quadruplement.
En Suisse, une votation a envoyé à la poubelle le projet de candidature du canton des Grisons aux Jeux olympiques d’hiver de 2026. Ce canton, qui accueille les Mondiaux de Ski Alpin 2017, a dit non à plus de 60% aux Jeux olympiques de 2026.
Pas un euro d’argent public @ExpoFrance2025. Pas vraiment le cas pour JO @Paris2024 : https://t.co/HWFCZyYOC1https://t.co/IIMAIYqpEd
— Contribuables (@contribuables) 17 juin 2016
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Retrouvez notre enquête « Sport et argent public : la France qui perd » (5,50 €, frais de port gratuits) avec un long dossier consacré au coût des Jeux Olympiques.
Petit raisonnement en l’air.
Si je lis bien les chiffres ci-dessus, le budget public prévisionnel global pour les infrastructures est de 1,5 milliards €. avec un amortissement assez aléatoire sauf pour le village olympique (enfin, on espère meilleur quand même qu’à Athènes ou qu’à Rio).
Auquel il faut ajouter les frais de fonctionnement pendant le temps des jeux (maintenance, force de sécurité, encadrement des participants et du public, …). Bref total, allons à 2 milliards €. de dépenses prévisionnelles pour les comptes publics.
A Londres, chez ces méthodiques et pointilleux d’anglais, le coût définitif à plus que doublé l’estimation prévisionnelle (de 4,8 milliards €. au départ pour 10,5 milliards €. au final). Total plausible de l’affaire pour nous : 4 milliards €. d’argent public. Au bas mot car les surcouts qui ne manqueront pas d’arriver seront certainement plus en financements publics que privés.
Quid des recettes en face sachant qu’en gros le PIB français est de 180 milliards €. mensuels ?
Pendant les quinze jours de jeux + une petite rallonge pour les jeux paralympiques, de combien le PIB du pays va t-il grossir : 5% ?
5%, ça serait correct à mon avis car Paris n’est pas le pays entier… et les jeux ne sont pas Paris en entier. En tout cas l’augmentation du PIB du temps des J.O., ça c’est facilement évaluable par Bercy.
Après, il reste à évaluer le ratio de ressources publiques sur PIB pour obtenir une évaluation du retour sur dépenses publiques engagées (autour de 50% vraisemblablement, pas plus, car beaucoup de prestations ne feront pas l’objet de facturation, les forces de sécurité par exemple, sans compter les exonérations fiscales si j’ai bien entendu).
Je sais, ce raisonnement est pas mal simpliste, et à la louche. Mais à défaut de démonstration plus détaillée chez pour et chez les contre…