Economie : tir groupé contre la politique budgétaire française
Commission européenne, OCDE, Cour des comptes : pour ces organismes les 2 ans de sursis accordés à la France pour assainir son budget doivent être utilisés pour conduire des réformes structurelles.
L’OCDE vient d’avertir la France que ses modèles de croissance tournent sur le mode Bisounours.
Selon elle, Bercy fait systématiquement montre d’optimisme en anticipant l’avenir.
Là où Pierre Moscovici voit le PIB 2013 s’apprécier de + 0,1%, l’OCDE anticipe un tassement de -0,3%. Là ou Bercy annonce + 1,2% de croissance en 2014, l’organisation internationale attend + 0,8%.
Du coup, la promesse présidentielle d’inverser la courbe du chômage dans les mois qui viennent s’apparente à une simple incantation. En fin d’après midi, l’INSEE annoncera un nouveau record du chômage en avril.
L’OCDE table sur un nombre de demandeurs d’emploi passant de 10,7% à 11,1% entre 2013 et 2014.
Comme si cette mauvaise nouvelle ne suffisait pas, le déficit budgétaire a dérivé en 2012.
C’est en tout cas l’avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), le nouvel organe de contrôle issu du traité de stabilité budgétaire européen (TSCG). Le HCFP a calculé que le déficit structurel du pays s’est accru de – 0,3% en 2012.
Fermes recommandations de Bruxelles
De son coté, la Commission européenne vient de donner ses recommandations à la France, placée en «procédure de déficit excessif», comme l’Espagne.
«La Commission européenne n’a pas à dicter sa politique économique à la France», a aussitôt rétorqué le chef de l’Etat.
Réduction du déficit public grâce à une nouvelle réforme des retraites, réforme du marché du travail, baisse des charges, libéralisation des services, soutien aux entreprises, simplification de la fiscalité, les principales voies de salut choisies par Bruxelles sont clairement balisées.
Nouvelle charge de la Cour des comptes
La Cour des comptes enfonce le clou et appelle ouvertement à une réduction significative de la dépense publique
Au lieu de créer des postes à tire-larigot dans l’Education nationale, elle préconise de changer les méthodes travail.
Au lieu de fermer les yeux afin d’acheter la paix civile, elle pousse à repenser la distribution des aides sociales.
Au lieu de multiplier les réformes tous les 4 ans, elle prône une rénovation durable du système des retraites et la modernisation de l’Etat…
Autisme économique
Le gouvernement Ayrault profite actuellement du niveau plancher des taux d’intérêt. Il compresse un peu la charge de la dette. Mais cet artifice n’aura qu’un temps si la France ne parvient pas à préserver sa crédibilité budgétaire.
Or, les mauvaises nouvelles succèdent aux mauvaises nouvelles et les investisseurs internationaux le savent.
Les carottages fiscaux qu’a multiplié le nouveau gouvernement freinent la consommation et les recettes de TVA baissent.
L’impôt sur les sociétés est aussi en repli et le gouvernement se prépare à aggraver la situation.
Malgré un rapport défavorable de l’IGAS, le ministère de l’Artisanat s’apprête à modifier le statut des auto entrepreneur, l’une des rares réussites de l’ère Sarkozy.
Cela poussera beaucoup de ces indépendants dont le chiffre d’affaires ne résisterait pas à la constitution d’une société classique vers Pôle emploi. Le nombre des allocataires du RSA va donc augmenter. Les contribuables paieront le prix de cette facture 100% idéologique.
Quatorze milliards d’impôts nouveaux ont frappé les contribuables depuis que Bercy a changé de locataire.
Aujourd’hui la pression fiscale est si forte qu’une partie de la classe moyenne est concernée par la paupérisation.
Le gouvernement promettait des lendemains qui chantent. Jusqu’à présent, les contribuables n’ont entendu que des fausses notes.
DL
Comment expliquer la portée limitée de la réforme prévue ? Le sujet est sensible pour le gouvernement au sein duquel deux camps s’opposent depuis longtemps sur ce sujet. Dans le sillage de François Hollande, qui avait multiplié les promesses en ce sens pendant la campagne présidentielle, Michel Sapin, le ministre du travail et Sylvia Pinel se sont plusieurs fois prononcés en faveur d’une modification significative du régime de l’auto-entreprise. Dans l’autre camp se rangeait Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif et Fleur Pellerin , la ministre des PME, attachés à un régime qui a séduit près d’un million de personnes, leur permettant ainsi de stimuler leur pouvoir d’achat, et qui a permis à l’Etat d’engranger 3 milliards d’euros de recettes fiscales et sociales depuis cette date.
L’europe , ses commissaires et Cie ? une ribambelle d’incompétents que nous jetterions bien volontiers à la poubelle
Chez les militaires la politique de ce gouvernement s’appellerait « gesticulation », c’est à dire gestes et décisions destinés à impressionner l’autre sans action réelle. L’ennui est qu’il a défavorablement impressionné nos productifs, sans convaincre sa gauche , ni les syndicats des agents de l’état!
Je crois grand temps de réfléchir à ce qu’est notre modèle social. Curieux échafaudage bâti au nom de l’égalité, où chaque groupe est âprement défendu pour conserver son statut et ses privilèges, au détriment des laissés sur le bord du chemin ( chômeurs, CDD,…) dont tout le monde fait en sorte que le nombre augmente, en disant haut et fort que leur sort est inadmissible!
C’est la sonnerie aux mort
Ce ne sont pas des fausses notes, mais une cacophonie !