Décès de Claude Rich : ce dialogue sur la fiscalité est criant d’actualité !

« – Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…
– Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison mais l’État… L’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette! Tous les États font cela.
– Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
– Mazarin : On en crée d’autres.
– Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
– Mazarin : Oui, c’est impossible.
– Colbert : Alors, les riches ?
– Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
– Colbert : Alors, comment fait-on ?
– Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… C’est un réservoir inépuisable. »
En 2017, les contribuables auront travaillé 205 jours pour financer les dépenses de l’administration : ils seront libérés le 24 juillet …
Félicitations pour cette trouvaille! Qui rappelle combien l’impôt est en France concentré sur la classe moyenne qui bêtement cherche à s’en sortir sans révolutionner. A la décharge de nos politiques, les riches sont si peu nombreux au pays de l’égalité affichée, que les toiser ne sert à rien, et en plus ils émigrent si l’on pousse un peu!
Cl. Rich parlant des riches…truculent. Rich parlant des riches a du amuser des milliers de pauvres. Et peut-être même plus de bourgeois bo-bo que de pauvres.
Mais hier comme aujourd’hui l’état au travers des impôts vise bien sur le maillon faible.
Le riche fait jouer le chantage à l’émigration,ou à l’emploi créé, ou fait jouer ses réseaux d’influence pour ne pas trop payer.
Le pauvre est insolvable, donc à l’abri, un maillon fort de fait en quelque sorte.
Et le moyen, le bourgeois bo-bo pour être un peu narquois, obnubilé par son souci de parvenir, est prêt à des concessions. C’est ce dernier le maillon faible du système.