Syndicats : entre 22 % et 81 % de subventions publiques
Réalisée en partenariat avec le cabinet d’audit-conseil Audisol, cette étude intitulée « La transparence financière des organisations syndicales et patronales » est une première en France.
Et pour cause : ce n’est que depuis 2008 que les syndicats sont tenus de publier leurs comptes, et encore, comme le notent les auteurs de l’étude, ces comptes sont-ils incomplets.
Il restait donc à analyser lesdits comptes, et on peut s’étonner du peu de médiatisation reçu par l’enquête des universitaires, alors que l’on est en pleine « Affaire Lepaon ».
Le fait le plus frappant est sans doute la dépendance des centrales syndicales aux subventions publiques (notamment liées à la formation professionnelle). Si la CFDT ne reçoit « que » 22 % de son budget en subventions, ce taux atteint 81 % pour la CGPME, qui organisait pourtant cette semaine une mobilisation antifiscale ! Un taux plus faible mais s’élevant toujours à 34 % pour le Medef, lui aussi virulent sur les impôts ces derniers temps. En matière de subventions comme en bien d’autres, le patronat français est une extension de l’État.
Notons aussi les taux élevés de subventions à la CFTC (73 %), Force Ouvrière (63 %), la CFE-CGC (58 %) la CGT (54 %), Solidaires, l’UNSA (tous deux 47 %) et l’UPA (43 %) :
À noter que le détail des subventions n’a pas été communiqué par les centrales syndicales. Ces taux ne comptabilisent pas le coût pour les entreprises et administrations des salariés affectés, à temps plein ou partiel, aux syndicats. Il s’agit pourtant bien de subventions, même si elles sont indirectes :
Dans ces conditions, le taux de cotisation par rapport aux ressources est symétriquement faible. Entre seulement 8 % pour la CGPME, qui peine à recruter des entrepreneurs de petites et moyennes entreprises, et 63 % pour le Medef. Entre les deux, Solidaires reçoit 48 % de ses ressources en cotisations, la CFDT 47 %, la CGT et la CFE-CGC 34 %, l’UPA 33 %, l’UNSA 29 %, Force Ouvrière 19 % et la CFTC 13 %.
Le plus frappant est que les syndicats les plus vertueux, ceux qui dépendent le moins des subventions, sont ceux dont la santé financière est la plus précaire. La CFDT, dont les principales ressources proviennent des cotisations de ses membres, n’a que 9 mois de trésorerie d’avance, tandis que la CGT en a 16.
Il y a donc une réelle incitation pour les syndicats à continuer à dépendre de l’argent de vos impôts. Plus ils en dépendent, plus ils s’enrichissent, et inversement.
Le Medef, syndicat avec le taux de cotisation par rapport aux ressources le plus élevé. Et les syndicats de salariés viennent le chatouiller sur sa représentativité ?
Je suis étonné de la faiblesse du taux affiché des subventions aux syndicats ouvriers, l’étude ne porte sans doute que sur les centrales parisiennes.
L’état français subventionne à tours de bras ses interlocuteurs sociaux, on le savait. Mais pourquoi?? Car cela finit par ressembler à une mascarade de dialogue social puisque tous les participants au dialogue n’existent que grâce à la volonté étatique. Comme dans tous les régimes communistes?
L’auteur s’étonne que le patronat se mobilise actuellement contre celui qui le nourrit. Mais
-Les syndicats ouvriers ne le font-ils pas régulièrement, lorsque les agents de l’état débraillent?
-Et puis c’est confondre le représentant et les représentés, ici les patrons et leur syndicat cultivé hors sol par l’état, donc par nous.
Notre « modèle social » est fou, il faut en tenir compte!
Suite. Personne ne s’étonne de la disparité des taux de financement étatique annoncés par l’étude, pour les seuls syndicats ouvriers. C’est pourtant curieux: où est l’égalité de traitement?
Il est vrai que les prémisses qui conduisent à ces taux ne sont pas explicitées, on ne peut donc pas les comprendre. Mais si l’on garde en tête,
– que les voies de financement en € sont aussi nombreuses que les services de la fonction publiques, et même plus avec les EPIC,…;
– que le financement en main d’œuvre détachée est très répandu;
– et que les structures syndicales ont aussi leurs zones intermédiaires, au point que certains syndicalistes sont payés par la collectivité (je n’ose pas écrire état, tellement c’est confus!) pour la raison qu’ils occupent un poste de travail de » service public « ;
on se résoudra facilement à ne rien comprendre, à entendre les experts se contredire; et le taux de subvention varier jusqu’à sans doute 80% selon les textes.
Et faire du dialogue social , et à trois en plus (état, salariés, et patrons,), dans ces conditions est a minima de la malhonnêteté intellectuelle, plus surement de la manipulation. Et que penser de la représentativité de ces machins où l’on fait carrière à la recherche de subventions!
PS. Pour expliciter, il y aurait 40 000 micro organismes de formation professionnelle en France, mes enseignants dans ce domaine ont toujours été des ténors du PSU; ils n’ont tous dit que le marché est la main du diable!