Le temps des réformettes est dépassé
Le journal Le Monde n’était pas dans les kiosques lundi 14 avril. Les salariés protestent contre un plan de redressement dont l’application entraînera le départ de 25 % des journalistes. À noter : ce plan a été présenté par le directeur du journal, élu par l’ensemble des salariés, à la demande du président du conseil de surveillance, ancien directeur du cabinet du premier ministre Laurent Fabius…
Le même jour Xavier Darcos, ministre de l’Éducation, rappelait qu’un lycéen en France coûtait à la collectivité 22 % de plus qu’ailleurs en Europe, pour des résultats de plus en plus médiocres…
25 %, 22 % : c’est l’ordre de grandeur des réductions de dépenses publiques auxquelles il faut procéder, d’urgence, pour redresser la situation économique de la France. Avec le non-remplacement de la moitié du nombre des fonctionnaires partant à la retraite, on est évidemment loin du compte.
Même l’application intégrale des 316 propositions de la commission Attali ne serait pas à la hauteur de cette nécessité.
Le temps des réformettes est dépassé. Le gouvernement doit demander et obtenir la confiance de sa majorité pour engager la France dans la réforme audacieuse.
Comme beaucoup d’autres pays ont su le faire avant nous. Sans tabou.
Cela vaut pour les subventions à l’agriculture, aux autres entreprises privées, aux associations, pour le statut des fonctionnaires.
Il faut mettre en concurrence tout ce qui peut l’être, pour aller chercher de la productivité partout où elle ne demande qu’à prospérer. Il faut privatiser tout ce qui peut l’être, y compris dans les domaines de la santé et du social.
Sans une telle remise en cause, la régression française, déjà bien entamée, continuera. Nos richesses – en tête desquelles nos enfants et nos petits-enfants – iront chercher ailleurs de meilleurs emplois.