Exclusif ! Les drôles de comptes d’Attali
Cette note est pleine d’enseignements. Elle lève le voile – de façon souvent assez floue – sur les financements des réformes du rapport, sujet sur lequel Jacques Attali s’est toujours montré discret, lui d’habitude si disert. Face aux journalistes, le jour de la remise du rapport, le 23 janvier, il avait éludé la question, évoquant de vagues partenariats avec le privé. A l’Assemblée, il avait déclaré aux députés : « Je ne veux pas jeter trois chiffres sur la table, ça ne serait pas sérieux ». Dans cette note, après avoir insisté sur l’absence d’impact sur les finances publiques de beaucoup de ses mesures, il admet que oui, finalement, certaines auraient tout de même un coût.
Revue de détail.
– Les « dix pôles universitaires » coûteraient à l’Etat et aux collectivités locales deux milliards sur sept ans.
– La « mise en place du très haut débit pour tous sera financée pour l’essentiel par le secteur privé », dit la note. Coût total : 40 milliards d’euros, dont 13 milliards à la charge de l’Etat et des collectivités locales. Mesure financée par un « redéploiement des aides aux entreprises ».
– Le « contrat d’évolution » pour les chômeurs représente 10 milliards d’euros. La moitié est autofinancée par la création de 500 000 emplois en trois ans, indique très sérieusement la note. L’autre moitié serait financée par des redéploiements, décidément, d’une partie des dépenses de la formation professionnelle (25 milliards), et par une baisse de l’indemnisation chômage.
– Les dix « Ecopolis », villes écologiques de 50 000 habitants, dont nul ne sait combien elles coûteront au juste, seront financées par le « secteur privé, des partenariats public-privé et une implication forte de la Caisse des dépôts et consignations ». Il est prévu, là encore, un « redéploiement » des fonds consacrés à la politique du logement qui dégagerait « a minima » 1,5 milliard d’euros.
On voit à travers ces chiffres et ces idées, somme toute assez fumeuses, l’aspect peut-être le plus pervers du rapport Attali : son interventionnisme étatique forcené. L’Etat n’est pas la solution, Monsieur Attali, l’État est, pour une bonne part, le problème !
téléchargez la note pour la Commission des finances de l’Assemblée nationale par la Commission pour la Liberté de la Commission Française