Libérons le logement et l'alimentation
Dans la république romaine, les électeurs de la Ville étaient nourris et amusés sur fonds publics, c’est-à-dire aux dépens de ceux qui travaillaient : les esclaves et les provinciaux.
En France, aujourd’hui, nous travaillons plus de six mois par an pour l’État, parce qu’un Français sur quatre est payé par lui, et qu’en outre, sept millions de personnes vivent, plus ou moins mal, d’aides diverses.
51 % de nos députés viennent du secteur public : ils n’ont guère d’expérience des marchés, qu’ils ne cessent de vouloir « réglementer », c’est-à-dire, en fait, « dérégler ». C’est le cas dans deux domaines : le logement et l’alimentation.
Les loyers sont réglementés, ce qui décourage la construction, car les propriétaires bailleurs hésitent à faire construire, et même à entretenir des logements soumis à toutes sortes de réglementations et qui ne rapportent pas assez, et parfois pas du tout, quand on ne peut pas expulser un locataire mauvais payeur.
Pour remédier à la pénurie ainsi créée par lui, l’État s’est lancé dans la construction de logements dits sociaux. C’est aujourd’hui la source d’un énorme gaspillage.
Comme le maintien dans les lieux est la règle, les locataires, qui paient moins que le prix du marché , s’incrustent tout naturellement.
Des appartements de cinq pièces sont ainsi occupés par une seule personne, au détriment des familles.
L’État a créé des marchés cloisonnés, réservés à certaines catégories définies par la bureaucratie : HLM, loi de 48, Besson, Robien, Borloo, etc. Mieux vaudrait aider directement les mal-logés, tout en rendant la liberté aux constructeurs et aux bailleurs, pour avoir un marché unique du logement, concurrentiel et donc moins cher et plus abondant.
Au lieu de cela, on nous propose un nouveau droit au logement « opposable ».
Mais opposable à qui, sinon à l’État, donc à nous les contribuables ? Comme on le sait, les vrais droits de l’homme sont des droits d e ( d ’ être libre, d’aller et venir, de propriété, etc.).
Les droits à sont en réalité des droits de l’État.
Plutôt que de créer d ’ illusoires droits à, mieux vaudrait donner le droit de construire librement. Dans le même temps, l’État veut, en sens contraire, faire monter les prix de nos aliments, sous prétexte d’assurer la survie des agriculteurs et des éleveurs.
Pour cela, il bafoue la liberté des agriculteurs et des importateurs. Résultats : cela fait baisser notre niveau de vie, puisque nous payons plus cher pour nous nourrir ; cela rend plus coûteuses les importations de bons produits : boeuf argentin, mouton néo-zélandais, ou fruits et légumes d’Afrique ;
l’État entretient une lourde bureaucratie – un fonctionnaire pour dix agriculteurs – pour faire ce que le marché ferait mieux et gratuitement.
Plutôt que d’augmenter le prix de notre nourriture par le protectionnisme, en payant des agriculteurs pour qu’ils laissent leurs terres en friche, et en leur donnant droit à des subventions, ne vaudrait-il pas mieux leur donner le droit de cultiver ce qu’ils veulent, sans entraves, autres que celles liées à l’environnement ? En France actuellement, la moitié des aides va à seulement 10 % des agriculteurs.