Comment le Canada a réduit sa dette
L’exemple canadien est-il trans posable en France ? L’avis de Claude Montmarquette, 65 ans, formé à l’école de Chicago et professeur de sciences économiques à l’université de Montréal.
Quelle était la situation du Canada en 1993 ?
La dette fédérale était énorme, représentant 80 % du PIB. Et 80 % de cette dette a servi à payer des dépenses d’« épicerie », autrement dit de fonctionnement.
Quelles mesures ont été prises ?
Le gouvernement fédéral (Parti libéral), dans un premier temps, a maintenu ses taux de taxation. Tout en baissant un certain nombre de dépenses, en particulier les subventions vers les provinces qui alimentaient les dépenses de santé et d’éducation. On a réduit également le nombre de fonctionnaires, en ne remplaçant qu’une personne partie à la retraite sur deux. On a taillé également dans le budget des ministères. Conséquence : des surplus financiers sont apparus.
Ce que nous, Français, appelons la « cagnotte »…
Oui, mais nous n’avons jamais, quant à nous, annoncé l’existence de ces surplus. Si vous en parlez, les groupes de pression vont vous réclamer de l’argent… Du coup tous les surplus ont été orientés vers le remboursement de la dette. Au bout de plusieurs années – nous sommes en 2004 –, le gouvernement libéral a pris la décision d’affecter un tiers des surplus à la dette, un tiers à la baisse d’impôts, et un tiers à des dépenses diverses… et la majorité a perdu les élections. Aussi le gouvernement conservateur qui lui a succédé a-t-il décidé de consacrer tous les surplus au remboursement de la dette.
Quelle est la situation aujourd’hui ?
La dette est à 40 % du PIB. L’objectif est de la ramener à 20 %. Par ailleurs le gouvernement a décidé de réduire les impôts et les dépenses. Il a baissé, malheureusement, les taxes sur la consommation (l’équivalent de votre TVA), alors qu’il aurait dû baisser l’impôt sur le revenu. En revanche, il a baissé les impôts sur les entreprises.
http://www.sceco.umontreal.ca/liste_personnel/montmarquette.htm