Baisse fictive du chômage par la création d’emplois aidés
Ainsi faut-il relativiser les propos et surtout les chiffres de Thierry Breton lorsqu’il se réjouit que la solidité présumée de la croissance ait pour première conséquence « la baisse régulière du chômage depuis maintenant 8 mois », avec 160 000 demandeurs d’emplois en moins et un taux de chômage descendu à 9,6 % après avoir culminé à 10,2 %.
Mais cette baisse du nombre des demandeurs d’emplois, comme le rappelait Nicolas Baverez dans Le Point du 12 janvier, s’explique par des départs massifs à la retraite que ne compensent pas les arrivées sur le marché du travail ; par la radiation des listes de l’ANPE de 50 000 personnes chaque mois, dont une partie va grossir le nombre des RMIstes… Et surtout par les 300 000 emplois aidés créés dans le secteur public par le gouvernement de Dominique de Villepin, à comparer avec les 5 600 postes que l’Etat envisage de supprimer dans la fonction publique…
Ces emplois aidés engloutiront quelque 6 milliards d’euros, aggravant encore le déficit public, ce qui fait écrire à Nicolas Baverez que « la diminution du chômage est donc assurée en totalité par l’emploi public et financée intégralement par la hausse de la dette publique… »
Ce constat devrait singulièrement modérer l’enthousiasme du ministre si, à un an de l’élection présidentielle, les effets d’annonce ne prévalaient pas sur les faits.